Attaque du 23 mai, les témoignages 

Yvon Derriennic était à Kerguiniou au moment de l'attaque, il a vu son père recevoir une rafale de mitraillette.

Témoignage Yvon Derriennic

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Témoignage d'Yves  Trédan article de l'ARC du 27 juillet 1949

  Chef du groupe de secteur Plouaret, Le Vieux Marché, Trégrom de “la Marseillaise”. Yves Trédan raconte qu’il est recherché par la gestapo, qu’il s’est réfugié à Kerguiniou et qu’au retour de sa mission  du 23 mai 1944, il apprend la tragédie.

 Dans le texte au lieu du Maquis de Kergarriou, il faut lire Maquis de Kerguiniou en Ploubezre.

Les affirmations suivantes sont erronées: “Une vingtaine de Boches ont été tués ou blessés à kerguiniou”. Le sous préfet de Lannion annonce qu'il n'y a pas eu de soldats allemands tués ou blessés “  "...à la Lande, en Ploubezre, tuant ou blessant 25 occupants de la camionnette de rafles;” Les témoignages divergent, mais il n'y a pas eu autant de victimes. Réf:archives départementales.

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 Le transport d'armes du 23 mai jusqu'à Noyal  témoignage de François Tassel recueilli par Claude Thomas   (cliquez)

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Ernestine le Huérou, soeur de Mme Yvonne Tassel. Elle habitait à Kerguiniou

Ce témoignage est extrait du site wikiarmor (il a été supprimé)

«  Le 24 Mai toute la famille a été interrogée par les Allemands dans la maison y compris les employées. J’ avais 19 ans, je m’occupais des jeunes enfants de M. et Mme Barré. J’ai également été interrogée ainsi que ma sœur qui travaillait à l’entreprise. J’étais au courant des activités de M. et Mme Barré dans la Résistance et malgré avoir été dissuadé par Mme Barré j’ai décidé de les suivre. Nous sommes partis de Kerguiniou le 25 ou le 26 mai 1944 au lever du jour. Le Docteur Rouzaut de Cavan et M. Kerloc’h, garagiste à Lannion devaient venir nous chercher. Finalement seule la voiture du Docteur est arrivée à Kerguiniou vers 2 heures du matin. Nous avions été prévenus qu’il fallait nous préparer à partir. Mme Barré avait préparé les bagages. Mais, comme il n’y avait qu’une voiture et que nous étions huit en tout avec le chauffeur, il a fallu tout laisser ou presque à Kerguiniou. Le Docteur nous a conduit à Pléneuf Val André chez M. Loncle pharmacien, un ami d’enfance de Mme Barré . Nous y sommes restés une huitaine de jour, puis nous nous sommes rendus à Saint-Alban chez une institutrice en retraite, on l’appelait Tante Anne, pendant environ quinze jours. Je me rappelle aussi des fermiers d’Hénanbihen. De Saint-Alban nous sommes allés à Broons en pleine campagne, nous étions logés dans un bâtiment de ferme. Monsieur Barré ( Le Commandant Yves) partait souvent pour plusieurs jours et parfois Mme Barré l’accompagnait. Kerguiniou a brûlé fin Mai ou début Juin, quelques jours après notre départ. A la Libération nous étions à Jugon les Lacs, en attendant notre retour fin Août, nous avons été logés dans un hôtel au Yaudet , puis la famille s’est installée pendant environ trois ans à Saint-Brieuc. » Rappel de son fils Patrick:  mail  qu'il m'a adressé le 12 mai 2018 "Je te remercie pour ton invitation, je ne pourrais pas être des vôtres, mais présent par la pensée , une pensée aux martyrs de Kerguiniou et à tous ceux et celles qui ont vécu l'attaque du maquis de Kerguiniou, je suis bien placé pour en parler, ma mère ayant vécue l'attaque ( la descente des allemands, le mitraillage etc... mais personne ne parle et c'est dommage de l'acte de "bravoure" de mon grand-père, Yves-Marie LOZAHIC, qui était parti au devant de Tonton Louis (François Tassel) et de ses patriotes qui descendaient vers kerguiniou, pour leur dire que les Allemands étaient en bas. S'il n'avait pas fait cela, je pense qu'il y aurait eu un véritable massacre, arrestation et déportation.Le temps passe et la mémoire reste, ce que tu fais est très bien."   Note JP Daniel: Yves Marie Lozahic et sa famille tenaient une petite ferme à 200 mètres du pont en remontant vers Tonquédec.

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Armand Tilly  Lisez son témoignage  cliquez 

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 Autre témoignage extrait du site wikiarmor, mais supprimé depuis.

 Le 23 mai 1944, une trentaine d’Allemands arrivent à Kerguiniou en fin d’après midi. Ils ont laissé leurs camions en haut de la côte à quelques centaines de mètres. Ils sont venus chercher Maurice Barré après avoir obtenu des renseignements sur ce qui se passe à Kerguiniou. Les deux aînés Michel et Claude Barré rentrent de l’école. Michel a un message d'une personne de Lannion destiné à son père, il l'avale rapidement en voyant les Allemands débouler en tirant dans tous les sens. Toutes les familles Barré et Derriennic sont interrogées, elles n’ont pas eu le temps de s’accorder sur une version unique des faits à évoquer devant les Allemands, mais elles finissent cependant par dire à peu près la même chose: "Maurice Barré est parti dans le Nord pour deux jours". Pendant la fouille, les Allemands découvrent des sacs contenant des cartes d’identité vierges destinées aux réfractaires du STO et aux Résistants, ainsi que des armes. Ces découvertes ne sont pas portées à la connaissance des familles, mais il est bien entendu que Maurice Barré doit impérativement se présenter à la Kommandantur dès son retour. Les Allemands restent deux jours à Kerguiniou, puis partent sans laisser de garde. La famille Barré en profite pour se mettre en lieu sûr. texte légèrement arrangé dans sa forme par JP DA

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 Un témoignage sur les activités de Maurice Barré président du CDL 

 Maurice Barré a été chef de l'intersecteur Est de Pléneuf à Merdrignac pour le Front National…..


    Avant de devenir chef de l’intersecteur Est,  Mr Barré avait un teillage de lin près de Lannion. 

  Sa demeure se trouvait à 300 m du petit maquis de Kerguiniou qui fut le premier de la région de Lannion. Ce maquis se composait d’une douzaine d’hommes qui logeaient dans une maison abandonnée. Il avait été formé en février 1944 (erreur d'année) et était commandé par le commandant Gilbert. Ce maquis avait une grande activité, presque chaque jour et presque chaque nuit, des opérations étaient organisées et Barré leur avait vraiment recommandé la prudence car il était en contact avec les maquisards qui passaient à l’aller et au retour par le teillage. Les opérations du maquis consistaient en récupérations de toutes sortes (machine à écrire..), attaques de mairies, de bureau de poste (Cavan), de bureaux de tabac, destructions de poteaux électriques, déraillement de trains (Trégrom).

 Il reçut l’aide du maquis de Callac à 2 ou 3 reprises pour attaquer la prison de Lannion, attaques qui échouèrent. Les Maquisards de Callac étaient venus au nombre d’une dizaine commandés par Charles Moreau dit le capitaine Charlot, chef de la compagnie Tito. Leurs armes étaient des armes allemandes récupérées. Ils ne montrèrent aucune prudence, s’installant dans un café de Lannion et posant leurs armes sur la table. On leur fit remarquer qu’ils risquaient de se faire attraper par la Feldgendarmerie: “Eh bien qu’ils viennent, on s’expliquera”

En fait, les Feldgendarmes ne vinrent pas, quoique, prétend Barré, ils connaissaient parfaitement la présence des maquisards.

Au cours d’un engagement avec les Allemands, le maquis de Kerguiniou eut 3 hommes tués. Pour venger ces 3 morts, un guet-apens fut tendu aux Allemands sur ordre du capitaine Maurice: Un officier allemand et 11 hommes furent tués. A la suite de quoi les Allemands revinrent en force et détruisirent tout. Ils s’en prirent notamment au teillage de lin que Barré avait déserté à l’approche des Allemands. Les Allemands fouillèrent le teillage de fond en comble, ils étaient 30 et pourtant ne découvrirent pas 1600 litres d’essence en bidons de 50 litres cachés dans la chambre de la turbine. Cette essence avait été livrée par les marins de Perros qui ne pouvaient plus sortir pour la pêche. (Note JP Da: Quelques jours avant l'attaque de Kerguiniou, à Perros-Guirec, André Bonnot, Jean Page, Amédée Prigent, Jacques margaté et ..., avaient subtilisé ces bidons d'essence qui allaient être réquisitionnés par les Allemands.) Ils ne découvrirent pas davantage 3000 litres de +++  dissimulés derrière une fenêtre condamnée. Les Allemands arrêtèrent le fils aîné de Barré (16 ans) et questionnèrent Mme Barré qui prétendit ignorer l’activité de son mari. Ils relevèrent les traces des terroristes dans une réserve d’étoupe dans le grenier. Mais celui-ci étant à l’écart, Mme Barré rejeta la responsabilité de leur hébergement à un employé du teillage qui fait partie du maquis. Finalement les Allemands relâchèrent le jeune Barré avec l’espoir de faire croire qu’ils renonçaient à leurs +++ et que Mr Barré rentrerait.

 Un garçon qui s’était enfui de peur (12 ans) rentra 24 heures après. Mr Barré put alors emmener sa famille (5 enfants et une bonne) en automobile, avec l’aide du docteur Rouzaut, de Lannion à Pléneuf, à travers les barrages allemands.

Les Allemands incendièrent le teillage et notamment les stocks de 3 années de filasse dont 90% qui leur étaient destinés en vertu des réquisitions.

Ceci se passaient fin mai 1944.

++ signifie mot indéchiffrable

Référence: Archives départementales. fond Huguen, manuscrit “Maurice Barré” 

Ce texte recopie, dans sa forme brute, le début d'un texte manuscrit assez difficile à déchiffrer, sans signature datant probablement de 1945 


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Pierre Delisle avait 5 ans, Il habitait la ferme du Rhune en Ploubezre près de Kerguiniou


Texte écrit par Mr Primault pour ses élèves de Plouaret après leur entretien avec  François Tassel et Pierre Delisle   (fils du Résistant Pierre Delisle)

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