Evolution de l'armement

 Les premières armes

Jusqu'au début de 1944, nous n'avions pour organiser la résistance dans le secteur que 3 fusils de chasse et un revolver avec deux ou trois munitions. C'était largement insuffisant.” le premier parachutage d'armes sur le secteur Nord  a eu lieu le 3 mars 1944: “ je reçus l'ordre d'Alain Pichouron (chef départemental du FN) de prendre livraison, vers le 4 mars, d'un important stock d'armes parachuté à Maël Pestivien et entreposé à Loc-Envel par Yves Derriennic” Ces armes ont permis d'armer les groupes de Plouaret, de Bégard et de Tréguier

   Texte écrit Par Mr Primault pour ses élèves de Plouaret après leur entretien avec  François Tassel et Pierre Delisle

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 Le transport des armes provenant du parachutage de Maël Plestivien:

 1ère réception d'armes en mars 1944  (les parachutages ont eu lieu le 3 et 9 mars 1944)

  En mars 1944, Marcel Perrot ( commandant Andrieux) et Louis Pichouron ( commandant Alain) m'informent qu'un parachutage d'armement et d'équipement vient d'avoir lieu sur le territoire de Maël-Plestivien, commune située à 10 kilomètres environ de Callac....  Louis Pichouron m'ordonne d'aller récupérer une partie de ces armes cachées et stockées à Loc Envel.

Pour cette mission à haut risque, Louis Landois de Ploubezre dispose d'un camion... Loc Envel n'est pas le bout du monde, mais le danger d'être intercepté par les frisés existe tout le long des 25 kilomètres qui nous séparent de Ploubezre. Louis Landois, Jean Le Page, Marcel Diguerher, Yves Trédan, Maurice Barré, Edouard Chapiseau et Louis Querrec m'accompagnent...   deux rotations sont prévues pour éviter de compromettre le stock au cas où nous serions interceptés....Nous sommes armés de fusils, de pistolets et prêts à vendre chèrement notre peau... Les 200 armes (mitraillettes, fusils mitrailleurs, pistolets, poignards), les munitions, les explosifs et 2 postes radio ont été conditionnées dans des caisses fabriquées à Loc Envel. 

  Le premier voyage de nuit se passe sans problème. Les caisses sont planquées dans 3 caches situées autour de Kerguiniou. Les endroits choisis sont escarpés, difficiles d'accès, camouflés par de la végétation et faciles à garder et à défendre si nécessaire. La nuit suivante nous repartons au complet vers Loc Envel pour le 2ème transport. Aucun problème, ni pour le trajet aller, ni pour le chargement des caisses...... Nous revenons sans faire de mauvaises rencontres, mais près de Plouaret nous devons changer une roue crevée.  Nous nous apercevons très vite qu'elle se dégonfle, nous n'avons pas le choix, il faut continuer.... A Kérauzern, je connais un résistant Hamon qui habite près de la chapelle. Nous cachons une partie des caisses chez lui sous un tas de foin. Avec le reste de l'armement, en roulant à vitesse réduite, nous atteignons enfin la vallée du Léguer et Kerguiniou où nous cachons les armes, le jour se lève déjà.

  La nuit suivante un dernier transport de Kérauzern à Kerguiniou nous permet de mettre toutes les armes en sécurité.

  Extrait de "Pour la France"  "Mémoires de François Tassel" écrit avec Jean Claude Le Guéziec (les dates ont été ajustées)

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Les armes dans le secteur Nord 2

Désiré Camus, chef du secteur FTP Nord 2, précise qu'avant mars 1944 les explosifs utilisés provenaient de vols de poudre et de cordons bickford aux dépôts des Ponts et Chaussées. En mars 1944, les armes et les explosifs proviennent surtout de parachutages à Maël-Pestivien et à Plounévez-Quintin. Le 5 mars 1944, le transport effectué par un camion dérobé au dépôt des Ponts et Chaussées de Lézardrieux (avec la complicité de l'ingénieur TPE Le Bras) a permis de stocker des armes et des explosifs, puis de les répartir dans tout le secteur FTP Nord 2. Le secteur Nord 1 en profitera aussi par l'intermédiaire de son chef François Tassel et de son maquis de Ploubezre qui répartit armes et explosifs pour Plestin et Plouguiel.

    réf: Résistances et libération en Trégor édition Skol Breizh

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 Les dotations d’armes en général.

Pendant les 5 premiers mois de 1944 les armes sont encore rares, ce qui empêche les opérations d’envergure. il faudra attendre que les alliés américains, britanniques et français du général Juin remontant l'Italie s'empare de Rome au début de 1944 pour avoir des perspectives concrètes de libération. Jusque-là les Résistants se limitent généralement à des sabotages, à des déraillement, à la transmission d'informations aux Alliés, à l'action psychologique à l’aide de tracts et de journaux clandestins, à la protection et à l'évasion des pilotes britanniques ou de personnes recherchées, sans oublier l'élimination de collaborateurs jugés dangereux.

 Les 3 et 9 mars 1944, les parachutages à Maël Plestivien et à Plounévez-Quintin destinés à la France combattante FFI ont été réceptionnés par le commandant Pichouron et ses unités FTP “Tito”. Ils ont permis à François Tassel pour le secteur Nord 1 et à Désiré Camus pour le secteur Nord 2 d’armer les maquis dès la fin avril 1944.

 Pour accompagner le débarquement en Normandie, à partir du 6 juin 1944 de nombreux parachutages ont lieu, des armes et des cadres de l'armée, (SAS) chargés de coordonner les actions des FFI, sont parachutés:

          D’après: “Résistances et libération en Trégor” édition Skol Breizh 2004 

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Les caches d’armes

  regardez cette vidéo. Les enregistrements sont de 2011 

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Transport d’armes du 23 mai 1944

jour de l’attaque de Kerguiniou

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