Bataillon Le Dû - Groupe War Zao

Front de Lorient

Le bataillon Le Dû 15ème bataillon du secteur Nord 1 des Côtes d’Armor.

 Ce bataillon FTP, fort de 800 hommes répartis en 6 compagnies, commandé par Léon Razurel  s'est constitué en septembre 1944, aussitôt après la libération du Trégor. Il regroupait, entre autres, des Résistants du bataillon Gilbert, qui ont bien voulu continuer la lutte en s'engageant dans l'armée: Les hommes du groupe War Zao (des environs de Plestin les Grèves) et des compagnies de toutes les communes du secteur Nord 1.

Il a combattu vaillamment sur les fronts de Lorient et de St Nazaire du 22 septembre 1944  au 10 mai 1945.

Bataillon Le Dû

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Le groupe War Zao

Ce groupe de combat “war-zao"  a armé les maquis de Lanvellec, Trémel, Plufur, Locquémeau. Il a organisé des parachutages, le dernier, le 4 août 1944, a permis aux 11 hommes qui constituaient le groupe “War zao” de créer le maquis "Sinder”, maquis fort de 250 hommes armés. A la libération de la Bretagne, le maquis Sinder est devenu le noyau du Bataillon Le Dû (le groupe War zao en constituant les cadres)

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La compagnie Yves Hascoët a poursuivi la lutte sur le front de Lorient.

 Fin du témoignage d'Yves Hascoët après la libération du Trégor

...La compagnie participe à la libération de Tréguier, Lézardrieux, Ker Mouster.

 De retour à Lannion, les hommes font des exercices tous les jours, matin et soir, pour parfaire leur entraînement.

 Nous recevons l’ordre de nous porter en renfort dans le Morbihan. Nous passons 3 semaines sur les bords de la Vilaine, en deuxième ligne du front de Saint-Nazaire. 

Octobre: nous arrivons en première ligne sur le front de Lorient.

 Nous commençons par construire des abris, des caguas et des postes de tir. Toute notre ligne s'aménage pour passer l'hiver. Chaque jour nous patrouillons dans le no man's land. Fin octobre, quelques privilégiés reçoivent un peu d'habillement (veste, culotte). Et voici la relève, nous quittons les lignes pour le repos. Notre nouveau cantonnement qui est situé trop près des lignes, est bombardé régulièrement si bien que nous sommes obligés de le quitter et de chercher un lieu offrant plus de sécurité.

 Partis le matin, arrivés à midi, nous déchargeons les charrettes de matériel.

 Nous recevons l’ordre de nous porter immédiatement en renfort sur… Des volontaires sont demandés. Nous partons… Nous sommes à un kilomètre des lignes, nous mettons 3h pour les parcourir. L'artillerie notre principal ennemi effectue des tirs de barrage. Vers minuit nous prenons position, sans renseignement, dans un chemin creux de 2 m de large, il n’y a pas d’abri, la pluie tombe pendant 24 heures sans discontinuer, le chemin est un marécage.

 Nous sommes partis sans ravitaillement, juste les munitions transportées à dos d'homme. Du samedi au lundi matin, on ne réussit à nous amener qu'une barrique de cidre. Le bombardement ne cesse le dimanche que quelques heures. Le chemin a été repéré la veille par le tir des armes automatiques.

 Le lundi à 7h les premiers obus tombent au milieu de nos lignes. A 10 heures au moment de la relève nous avons perdu un quart de nos effectifs (tués ou blessés).

 Quelques jours de repos et notre vie reprend, agrémentée par les patrouilles très nombreuses que nous faisons. Le secteur est calme, dit-on et pourtant des accrochages ont souvent lieu. Nos patrouilles prennent contact, heureux de descendre quelques boches, vengeant ainsi quelques camarades importunés. Tous volontaires, ils se disputent pour voir le boche de très près.

 Ainsi se passe notre vie depuis des mois, faisant face aux intempéries, à l'artillerie, souvent dans des conditions très défavorables.

 La compagnie Yves Hascoët comme tant d'autres tient fièrement ses positions.


 aux armées le 28 mars 1945


le capitaine commandant la deuxième compagnie

 Yves Hascoet


Texte ré-écrit en se rapprochant au mieux de l’original devenu presque illisible. Référence: Archives départementales 68J

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Hommage rendu à la 19° division d'infanterie commandée par le général Borgnis-Desbordes au moment de sa dissolution le 1er février 1946 en Allemagne.

 La 19e Division d'Infanterie, la « Division Bretonne », à son tour disparaît après une brève période d'occupation sur les bords du Neckar. Ce souffle de la Résistance Bretonne qui l'animait depuis le 18 août 1944, date à laquelle elle fut mise sur pied officiellement sous les ordres du Général Borgnis-Desbordes, je l'ai senti passer et faire vibrer nos coeurs lorsque ses régiments défilaient devant leur Chef, au cours de l'ultime prise d'armes du 24 janvier 1946 à Rottweil. Issue du maquis breton, vivifiée par le sang généreusement versé sur le sol du secteur de Lorient et de la Basse Vilaine, la 19° D.I. voyait, trois mois à peine après sa formation la majeure partie de ses unités engagées contre l'ennemi. Jusqu'en mai 1945, elle tint 90 kilomètres de front. Le 7 mai, elle obtenait la capitulation sans condition de la Place de Lorient et le 10 mai, à Caudan, le Général Bornis-Desbordes était aux côtés du Général américain Kramer, commandant l'ensemble des fronts de Lorient-Saint-Nazaire, auquel le Général allemand Fahrenbacher remettait ses armes: la 19ème D.I. était à l'honneur et prenait à son compte plus de 24 000 prisonniers. Officiers, Sous-Officiers, Brigadiers, Caporaux et Soldats, je m'incline devant vos Drapeaux et vos Etendards et je salue pieusement la mémoire de ceux des vôtres qui sont tombés dans les halliers de Bretagne et sur le front de Lorient pour en chasser l'envahisseur. Votre tâche, dans les Unités qui seront les vôtres demain, sera aussi belle et ce sera quand même grâce à vous que la France revivra dans son Armée nouvelle.

Général de C.A. de Goislard de Montsabert

Commandant Supérieur des Troupes d'Occupation

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   Le commandant Gilbert

  Incorporé dans l'armée, le commandant Gilbert  faisait parti de l'état major du Général Borgnis-Desbordes sur le front de Lorient. Sa présence sur ce front a été courte, puisqu'à la suite d'un accident de voiture, François Tassel a été rapatrié, à l'hôpital Ste Anne, à Lannion. (Mme la comtesse de Carcaradec était une de ses soignantes)  

En janvier 1945, pendant son séjour à l'hôpital, il est nommé chef de bataillon dans le 8ème zouave au Maroc. Il ne retourne donc pas sur le front de Lorient.

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