Rafle à Perros Guirec

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..Ce dimanche 4 juin 1944, Résistants, gendarmes, habitants, Perrosiens ont vécu une bien triste journée. Dès 7 h, la brigade de gendarmerie de Perros-Guirec commence à s'animer. L'adjudant Le Jeune est commandant de brigade, sous ses ordres les gendarmes Le Corre, Hamon, Andrieux qui logent à la caserne. Les gendarmes Masson et Pouliquen sont hébergés en ville, le gendarme Guézou est hospitalisé. Les gendarmes Le Corre et Andrieux partent à vélo en mission vers Trévou-Tréguignec pour enquêter sur un vol d'argent. La commune s'éveille, c'est l'heure de la messe. Mais Perros-Guirec est encerclé par les Allemands, Ils procèdent à des arrestations rue des Frères-Le Montréer, face à l'hôtel du Cheval Blanc où ils ont fait une descente. 

Représailles 

Ces arrestations sont la conséquence des sabotages menés par le groupe Gabriel Péri. Le propriétaire de l'hôtel du Cheval Blanc, Yves Le Merrer est à la tête du mouvement. Un commerce qui sert de couverture pour son action dans la résistance. Un travail de l'ombre qui bénéficie du soutien de la gendarmerie de Perros-Guirec. Les deux gendarmes qui passent par là sont interpellés par l'officier allemand «Allons messieurs de la police, payez un peu d'exemple», en leur faisant signe de s'aligner à côté des civils. Mme Le Corre qui va à la messe peut s'approcher de son mari qui lui demande d'aviser l'adjudant de ce qui se passe. Profitant d'un moment de diversion les deux gendarmes Le Corre et Andrieux enfourchent leur vélo et partent vers Trévou-Tréguignec. A leur retour, vers 13 h, ils ne trouvent que les femmes dans la cour de la brigade, elles sont en pleurs et racontent les événements de la matinée. L'adjudant Le Jeune et le gendarme Hamon ont été arrêtés, Masson et Pouliquen ont rejoint le maquis. les gendarmes Le Corre et Andrieux décident eux aussi de rejoindre la Résistance, les Allemands les recherchent. Tous les suspects arrêtés subiront d'atroces tortures au cours d'un interrogatoire très musclé. Yves Le Merrer succombera sous la torture, Odette Le Merrer alors âgée de 20 ans est violentée et déportée à Ravensbrück et meurt en 45. Dix Perrosiens sont passés par les armes 18 autres sont déportés, seuls neuf reviendront des camps de concentration. 

Massacré par les chiens

Quelques jours plus tard, le gendarme Andrieux est tué par une grenade après avoir abattu un officier allemand au lieu-dit le Guillors à Louannec. Les gendarmes Le Corre, Masson et Pouliquen feront partie des maquis de Kermaria-Sulard, de Prat puis de Pestin-les-Grèves avant de rejoindre la brigade à la libération de la commune. En 45 à son retour du camp de Neuengamme Hambourg M. Marrondon explique que les deux gendarmes, Le Jeune et Hamon, sont morts, l'un massacré par les chiens SS, l'autre souffrant de dysenterie a été trempé à plusieurs reprises dans l'eau glacée jusqu'à ce que mort s'en suive. Un hommage particulier sera rendu lundi 4 juin, à 18 h 30, au cimetière de Kerreut et à 19 h à la brigade de gendarmerie à la mémoire et au courage de ceux qui sont tombés ce jour-là et en particulier aux gendarmes de la brigade de Perros- Guirec pour leur résistance passive et leurs actions de l'ombre pendant la guerre. France 2 sera présente pour tourner un reportage sur la brigade de gendarmerie de Perros- Guirec. Celui-ci sera diffusé à l'occasion des cérémonies du 14 Juillet.

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Les victimes des arrestations du 4 juin 1944:

• Aristide Bonnot (49 ans), artisan menuisier à Perros Guirec, mort en déportation.

•  Cabrolier Albert 37 ans, cafetier à Perros Guirec, mort en déportation.

• Estiembre Albert 21 ans, menuisier chez Aristide Bonnot, mort en déportation.

•  Le gendarme  Auguste Hamon 42 ans, mort en déportation.

•  L'adjudant de gendarmerie François Le Jeune 46 ans, mort en déportation.

• Le Merrer Yves, Patron du restaurant "Le cheval Blanc" Responsable de la Résistance à Perros Guirec torturé chez lui, il meurt le lendemain à la Feldkommandantur de Lannion, son corps a été retrouvé à la libération dans une fosse du terrain d'aviation à Servel. 

•  Le Merrer Odette 20 ans, fille d'Yves Le Merrer, morte en déportation.

• Le Merrer Rémi 17 ans, fils d'Yves Le Merrer, mort en déportation.

•  Le lannou Jean 24 ans, marin de commerce, gendre d'yves Le Merrer, déporté, revenu vivant en 1945.

•  Meudec Louis 20 ans, manoeuvre, déporté, revenu vivant en 1945.

• Morvan Jean 35 ans, directeur de l'école de Pleumeur Bodou, abattu près de son école alors qu'il tentait d'échapper à son arrestation.

• Prigent Yves (60 ans) peintre en bâtiment  à Trégastel, mort en déportation.

• Prigent Jean (24ans) fils d'Yves Prigent, déporté, revenu vivant en 1945.

•  Plunet Jean 19 ans, marin Pêcheur à Perros Guirec, mort en déportation. 

• Riou Jean 22 ans, tué ce 4 juin 1944. 

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Ouest France du 3 juin 2011

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