Maurice Barré

Maurice Barré 

   Maurice Barré, né à Lannion le 13 Février 1902, reprend dans les années 1930 l’affaire de son père après avoir suivi des études au Collège de Lannion puis à l’Ecole Supérieure d’Electricité et de Mécanique à Paris. Son père a été adjoint au maire de la ville, Edgar de Kergariou.

  A partir de 1933, Maurice Barré réside à Kerguiniou, où il exploite un teillage de lin, puis une blanchisserie qui employait une cinquantaine de personnes. Il traite le linge le linge des hôtels, des particuliers, puis celui des Allemands après la  réquisition de la blanchisserie. 

  Avec François Tassel, un bûcheron qui travaille à Kerguiniou, il y crée un Maquis dès 1942.

 C’est par l’intermédiaire de François (Jean Devienne), le chef départemental du F.N, qu’il devient au cours de l’année 1943 responsable du Front National dans le secteur de Lannion sous le nom de Commandant Yves. Son nom a probablement été fourni au responsable du FN du fait de son appartenance à l’Association des amis de l’URSS.

Maurice Barré ne savait pas se servir d’une mitraillette. Avec une Sten, du parachutage de Maël Pestivien, il eut une séance d’apprentissage dans une allée du bois de Kerguiniou avec le Commandant Gilbert.

  Le 23 mai 1944, une trentaine d’Allemands arrivent à Kerguiniou en fin d'après-midi. Ils ont laissé leurs camions en haut de la côte à quelques centaines de mètres. Ils sont venus chercher Maurice Barré, après avoir obtenu des renseignements sur ce qui se passe à Kerguiniou.

Toute la famille est interrogée, les deux frères aînés, Michel et Claude rentrent de l’école. Michel a un message de quelqu’un de Lannion destiné à son père qu’il avale en vitesse en voyant les Allemands débouler en tirant dans tous les sens.

Les membres de la famille n’ont pu s’accorder sur une version unique des faits à évoquer devant les Allemands.

Le camion de la blanchisserie et un groupe devant la grande roue du teillage. Collection Patrick Le Huérou

Ils finissent cependant par dire à peu près la même chose: Maurice Barré est parti dans le Nord pour deux jours. Cependant les Allemands lors de la fouille découvrent des sacs contenant des cartes d’identité vierges destinées aux réfractaires du STO et aux résistants, ainsi que des armes. Ces découvertes ne sont pas portées à la connaissance de la famille . Ils leur demandent de dire à Maurice Barré de se présenter à la Kommandantur à son retour. Les Allemands restent deux jours à Kerguiniou, puis partent sans laisser de garde. Cela permettra à la famille Barré de se mettre à l’abri.

 Fin mai ou début Juin, les Allemands incendient à titre de représailles, l’entreprise de Maurice Barré qui bien évidemment ne s’est pas présenté chez eux pour se faire arrêter.


 Recherché par les Allemands, Maurice Barré est pressé par ses amis de se cacher. Il se réfugie dans la région de Pléneuf Val André avec sa femme ( Yvane dans la clandestinité) et ses cinq enfants.

  Maurice Barré devient le dirigeant F.N de l’intersecteur Est du département et joue un rôle important dans la libération de cette partie des Côtes du Nord. Il y retrouve notamment un autre trégorrois , Pierre de Coëtlogon également recherché par la Gestapo qui crée un groupe de combat particulièrement actif qui procède à de nombreux attentats contre les installations ennemies. Dans ce secteur, où se trouvent également Pierre Moalic et Houssaye de Plancoët sont organisés une vingtaine de parachutages d’armes qui permettent de doter environ  3 500 hommes grâce à l'équipe, Jedburgh Félix, parachutée début Juillet.

 Maurice et Michel Barré, son fils aîné âgé de quinze ans, participent avec quelques camarades du maquis de Jugon à la libération de la ville, puis avec un camarade, Michel accompagne les Américains venus de Dinan jusqu’à Lamballe et y restent jusqu’à sa libération totale.

 Maurice Barré devient membre du C.D.L à la Libération au cours de l’automne 1944 pour représenter la région de Lannion. Il devient responsable de la commission militaire du C.D.L

  Il est élu président du C.D.L en Juin 1945 suite à la nomination de Henri Avril au poste de préfet, Jean Devienne ayant refusé d’assumer cette responsabilité. Il assume la présidence jusqu'à la dissolution du C.D.L en décembre 1945. « Ceux qui le connaissent savent sa droiture et sa générosité, sa valeur et sa pondération, son sens de la justice, mais aussi sa fermeté, qui, pour être souriante, n’est pas moins reconnue et agissante ( ) ».

  Au sein du F.N, Maurice Barré, vice-président auprès de François ( Jean Devienne), participe avec lui à de nombreuses réunions en vue de promouvoir les idées du mouvement  “Déçu de l'URSS”, il se refuse à entrer dans la mouvance communiste.

 Au côté de Jean Devienne, qui était un homme ouvert et opposé au dogmatisme, il défend les valeurs démocratiques opposées au totalitarisme.

Maurice Barré préside le comité des dommages de guerre chargé d’aider les gens sinistrés du fait des représailles de l’occupant.

Il est candidat du Front National sur un canton de Saint-Brieuc, les résultats sont extrêmement décevants pour Maurice Barré qui obtient 528 voix alors que le candidat communiste, Chevance, réunit 4428 suffrages.

 Suite à cet échec de la stratégie du Front national et de sa candidature, Maurice Barré remet son mandat de président du C.D.L en question lors de la réunion du 25 Septembre 1945 . Il estime en effet que la Résistance n’a plus de valeur politique. Les autres membres sont d’avis que l’allusion à son échec électoral faite dans la « Voix de l’Ouest » reste dans le cadre des idées générales et ne discrédite ni le C.D.L, ni son président. Ils pensent que l’opinion politique, considérant que les Résistants ont seulement fait un intérim, revient vers les partis politiques traditionnels. L’assemblée décide de ne pas accepter la démission de M. Barré. Ce n’est pas en effet la politique qui a uni les membres du C.D.L durant la clandestinité.

 Il assume ainsi la présidence du C.D.L jusqu'à sa dissolution en fin d’année 1945. Il siège en tant que représentant du C.D.L au sein du Comité de Confiscation des profits illicites jusqu’en Novembre 1946.

 Maurice Barré quitte les Côtes du Nord et reprend son activité initiale à la tête de deux blanchisseries à La Baule les Pins et au Pouliguen. Plusieurs années plus tard, il est victime d’un accident avec une chaudière. Un jet de vapeur le brûle grièvement et il est dans l’impossibilité de reprendre son activité professionnelle.

 Il décède à Saint-Nazaire en septembre 1973 où il est enterré dans l’anonymat le plus total.

 D’après le site wikiarmor (en 2023, ce site ne fonctionne pas)

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M. Maurice Barré est élu Président du C.D.L. Article du Ouest France du 28 juin 1945

M. Maurice Barré a été choisi par ses collègues comme président du Comité départemental de la Libération en remplacement de M. Henri Avril, nommé préfet des Côtes-du-Nord. M. Maurice Barré, âgé de 43 ans, est né à Lannion où il fait ses études secondaires. Ensuite, il fait des études supérieures d'électricité et de mécanique, puis dirige un teillage de lin et une blanchisserie à Ploubezre.

 Il joue un rôle de premier plan dans la Résistance et échappe de peu à la Gestapo.

Les Allemands ayant appris l'existence d'un maquis au village de Kerguiniou, incendient la maison et le teillage de lin de M. Barré, qui doit se réfugier à Pléneuf où il devient bientôt commandant de l'intersecteur Est du département qui assure de nombreux parachutages et l'armement de 3.500 hommes.

 Plus tard M. Barré devient commandant FFI de l'actif Maquis de Jugon.

À la Libération, il entre au C.D.L, où son activité, son amabilité et sa pondération lui valent l'estime de tous ses collègues. Le choix dont il est l'objet aujourd'hui est donc largement mérité et nous l’en félicitons vivement.

 Ajoutons que M. Nicolas reste secrétaire du CDL et se voit, en outre, chargé de mission pour les questions économiques auprès de M. Avril, préfet des Côtes-du-Nord. On voit que le travail ne lui manquera pas, mais nous savons que cela n'est pas pour l'effrayer.

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Le Comité Départemental de Libération des Côtes du Nord (CDL) en 1944.

1er rang  à gauche 1 Jean Devienne(FN); 2 Maurice Barré (FN); 3 la baronne Halna du Fretay; 4 Henri Avril (Président); 5 ou 6 Ch. Royer,

2ème rang: 1 F. Lejean (FUJP),  2 xx, 3 Le docteur Bellec (Rad. socia); 4  F. Nicolas (SFIO); 5 A. Le Coent (FTP); 6 Rocher (DF),   7 S. Le Moël (SFIO),

3ème rang: 1 Y. Henry (sfio); 2 Le Guern (CGT); 3 Le Bescond (Lib. Nord); 4 P. Moalic (PCF)

La croix de lorraine a été fabriquée par un habitant de Cavan

(Photo prise  à la fin de été 1944 collection François Lejean 1er à gauche au 2ème rang)      

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 Dans la séance du 1décembre 1945, Maurice Barré dissout le Front National des Côtes du Nord

Dissolution du F.N des Côtes Du Nord le 1 décembre 1945 (cliquez)  Séance présidée par Maurice Barré, Jean Devienne est le secrétaire de séance.

Réf: Archives départementales 68J

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 Voir sa fiche sur Mémoire des hommes(cliquez)

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Autre témoignage. Ce texte recopie, dans sa forme brute, un texte manuscrit assez difficile à déchiffrer, sans signature, datant probablement de 1945. +++ signifie mot indéchiffrable.

Maurice Barré président du CDL

 A été chef de l'inter-secteur Est de Pléneuf à Merdrignac pour le Front National…

Avant de devenir chef de l’inter-secteur Est, Barré avait un teillage de lin près de Lannion. Sa demeure se trouvait à 300 m du petit maquis de Kerguiniou qui fut le premier de la région de Lannion. Ce maquis se composait d’une douzaine d’hommes qui logeaient dans une maison abandonnée. Il avait été formé en février 1944 (erreur) et était commandé par le commandant Gilbert. Ce maquis avait une grande activité, presque chaque jour et presque chaque nuit, des opérations étaient organisées et Barré leur avait vraiment recommandé la prudence car il était en contact avec les maquisards qui passaient à l’aller et au retour par le teillage. Les opérations du maquis consistaient en récupérations de toutes sortes (machine à écrire..), attaques de mairies,de bureau de poste (Cavan), de bureaux de tabac, destructions de poteaux électriques, déraillement de trains (Trégrom).

 Il reçut l’aide du maquis de Callac à 2 ou 3 reprises pour attaquer la prison de Lannion, attaques qui échouèrent. Les Maquisards de Callac étaient venus au nombre d’une dizaine commandés par Charles Moreau dit le capitaine Charlot, chef de la compagnie Tito. Leurs armes étaient des armes allemandes récupérées. Ils ne montrèrent aucune prudence, s’installant dans un café de Lannion et posant leurs armes sur la table. On leur fit remarquer qu’ils risquaient de se faire attraper par la Feldgendarmerie: “Eh bien qu’ils viennent, on s’expliquera”

En fait, les Feldgendarmes ne vinrent pas, quoique, prétend Barré, ils connaissaient parfaitement la présence des maquisards.

Au cours d’un engagement avec les Allemands, le maquis de Kerguiniou eut 3 hommes tués. Pour venger ces 3 morts, un guet-apens fut tendu aux Allemands sur ordre du capitaine Maurice: Un officier allemand et 11 hommes furent tués. A la suite de quoi les Allemands revinrent en force et détruisirent tout. Ils s’en prirent notamment au teillage de lin que Barré avait déserté à l’approche des Allemands. Les Allemands fouillèrent le teillage de fond en comble, ils étaient 30 et pourtant ne découvrirent pas 1600 litres d’essence en bidons de 50 litres cachés dans la chambre de la turbine. Cette essence avait été livrée par les marins de Perros qui ne pouvaient plus sortir pour la pêche (2). Ils ne découvrirent pas davantage 3000 litres de +++  dissimulés derrière une fenêtre condamnée. Les Allemands arrêtèrent le fils aîné de Barré (16 ans) et questionnèrent Mme Barré qui prétendit ignorer l’activité de son mari. Ils relevèrent les traces des terroristes dans une réserve d’étoupe dans le grenier. Mais celui-ci étant à l’écart, Mme Barré rejeta la responsabilité de leur hébergement à un employé du teillage qui fait partie du maquis. Finalement les Allemands relâchèrent le jeune Barré avec l’espoir de faire croire qu’ils renonçaient à leurs+++ et que Barré rentrerait .Un garçon qui s’était enfui de peur (12 ans) rentra 24 heures après.

Barré put alors emmener sa famille (5 enfants et une bonne) en automobile avec l’aide du docteur Rouzaut.

 De Lannion à Pléneuf, à travers les barrages allemands.

Les Allemands incendièrent le teillage et notamment les stocks de 3 années de filasse dont 90% qui leur étaient destinés en vertu des réquisitions.

Ceci se passaient fin mai 1944.


Activités de Maurice Barré dans l’inter-secteur Est des Côtes d'Armor

 A Pléneuf, Barré resta 8 jours sans liaison avec François (Jean Devienne) qui lui confia alors la direction de l’intersecteur Est.

Il organisa tout de suite la Résistance avec l'instituteur Guépo de Plélan(?) et l’instituteur Moalic de St Alban ainsi que l’ingénieur des ponts et chaussées.

Barré était descendu chez le pharmacien F. +++ avec toute sa famille. Ils y connurent une alerte un soir qu’ils étaient seuls au logis, en l’absence des +++, les Allemands frappèrent à la porte pour faire éteindre la lumière. A la suite de quoi Mme Barré décida de partir.

Ils s’installèrent à 5 km de Pléneuf dans la 1ère quinzaine de +++ chez Mme Urfié à qui l’on dit qu’ils étaient réfugiés. Ils furent remarquablement reçus.

Barré entra alors en contact avec le capitaine André (Pierre Coëtlogon) qui fut d’abord suspecté à la suite d’un quiproquo ++++ qui fut chargé du secteur de Pléneuf (militaire). Il faisait la liaison entre Jugon et Pléneuf en camionnette. Or, il fut un jour repéré par les Allemands et attaqué, il vient se réfugier dans une ferme située juste en face  de la maison de Mme Rufié. Cette ferme tournait le dos à la route, aucune fenêtre n’y donnait.

 Une trentaine d’Allemands l’entourèrent et au bout d’une demi-heure l’attaquèrent. Les hommes d’André eurent peur, mais il les rassura: “Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”.

Ils laissèrent les Allemands approcher de la porte, puis André sortit, une grenade dans chaque main qu’il lança. A la faveur de quoi tous se sauvèrent.

Evidemment les Barré n’étaient pas restés chez Mme Urfié, ils s’en vont à Jugon.

 Mais à Jugon des poteaux électriques avaient sauté par les soins du capitaine Le Chat (OF) d’où une rafle, organisée par les Allemands le lendemain, pour remettre la ligne en place. Repéré par un feldwebel, Barré dut y participer.

Nouvelle émigration familiale qui amène toute la famille à Dolo au début de juillet chez une veuve. Mme Barré reçoit des fréquentes visites et ne passe pas inaperçue non plus. En août, au bout de 15 jours, des Allemands viennent loger à l’hôtel. Ils décident alors de se séparer: Barré laisse sa famille dans une maison abandonnée procurée par le maire de Trémeur, à qui ils se présentent comme réfugiés. On couche sur de la paille répandue sur le sol en terre battue. Barré et son fils aîné vont rejoindre alors le maquis de Jugon à la fin de Juillet.

 Entre temps, Barré avait dirigé une vingtaine de parachutages et armé 3 +++ Ceci avait pu être réalisé grâce à l’équipe Félix dirigée par le capitaine Kernével (de Brest), secondé par le capitaine Marchand (un Anglais) et un sous-officier radio également Anglais. Les deux avaient été parachutés dès le 1er parachutage; François, Christiane et Marcel préciseront la date.

Ils restèrent constamment en liaison avec Londres, bien qu’ils eussent été tout de suite repérés, ils continuèrent à émettre, tout en sachant les Allemands tout proches: Notamment près de Jugon, dans un champ de blé, où ils avaient eu la précaution de relever les tiges après leur passage, il s’en fallut de peu qu’ils se fussent arrêtés. Le 1er parachutage eut lieu à 4 Km de Jugon. 90% des hommes de Jugon étaient au FN. Ce parachutage devait avoir lieu vers 12h- 1h, l’heure du départ de Jugon avait été fixée à 10h. Or à 9h une colonne de camions allemands vient y stationner, les hommes ne repartirent qu’à 11h. Le terrain de parachutage se trouvait le long de la route de Jugon à Plancoët. Pour y parvenir, il fallait traverser la route nationale où se trouvait une colonne allemande. Les hommes traversèrent la route un à un à 20m d’intervalle.

Au total 100 à 120 hommes sur le terrain dont une trentaine armés. A peine étaient-ils là que les avions arrivèrent à leur tour, ils étaient 6. Descendant à 100 m d’altitude, ne lâchant pas leurs paquets du 1er coup, mais faisant 3 fois le tour. En outre des feux, de vrais feux, étaient disposés à 100m d’intervalles dans le sens du vent, car l’avion lâchait ses paquets face au vent. A côté du 1er feu, un homme avec une lampe électrique faisait le signal convenu, attendu par l’avion (une lettre en morse)

Pendant toute la durée du parachutage, la colonne allemande stationnait sur la route nationale à +++ se garde bien d’attaquer.

Au total une vingtaine de parachutages eurent lieu à Plancoët, Pléneuf, Merdrignac: (cf: commandant Jean).

Le rôle de Barré a été d’assurer la liaison entre tous les chefs des secteurs placés sous ses ordres:

Moalic et Guipo pour Pléneuf, Hector ( Roger Loussaye) pour Plancoët, Heurtier pour Dinan, P’tit Louis pour Merdrignac, Commandant ? pour lamballe (cf: FN Lamballe)

Le signal de l’insurrection générale devait-être donné par la radio de Londres. La formule “le chapeau de Napoléon est toujours à Perros-Guirec” était connue du commandant Kernivel qui était à l’écoute à partir du 14 juillet.

Le commandant Kernivel, parachuté en Bretagne (fin juillet),+++ le fut ensuite en Allemagne et en Indochine. Il fit toute la campagne de Bretagne et le +++ de l’inter-secteur Est à pied, en tenue d’officier avec ses galons. Il organisa les parachutages. Il n’a pas encore reçu une citation.

Référence: Archives départementales. fond Huguen, manuscrit “Maurice Barré” 


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